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Département de Géographie

École normale supérieure

Le projet de rénovation de Hautepierre


Le projet de rénovation urbaine

En additionnant le projet ANRU et le projet de prolongation du tram, on aboutit au chiffre de 200 millions d’euros d’investissements dans un temps court. C’est sans doute une chance pour le quartier que les deux chantiers aient émergé en même temps.

Aujourd’hui, le quartier de Hautepierre est un grand pôle de peuplement strasbourgeois, classé en Zone Franche Urbaine, et enjeu d’un projet de renouvellement urbain ambitieux.

Les actions menées dans ce cadre ont pour volonté de modifier profondément le contexte économique et urbain sur tout le quartier de Hautepierre, et allient la mise à disposition de locaux pour des activités économiques à la requalification de l’habitat, la rénovation urbaine et la sécurisation du quartier.

Les cinq principaux axes retenus sont ceux-ci :

Régler la question des espaces publics et collectifs

Hautepierre a été aménagée par la SERS (Société d’Aménagement et d’Equipement de la Région de Strasbourg, qui est une société d’économie mixte de la CUS). Mais il n’y a jamais eu de rétrocession du foncier à la ville (le terrain à l’intérieur des mailles appartient toujours à la SERS), ce qui pose des problèmes de norme, de renouvellement, et même de justice sociale. En effet, en plus des impôts locaux, les habitants doivent payer les charges de l’ASERH (Association syndicale de l’ensemble résidentiel Hautepierre) qui en a la gestion. La situation va donc être corrigée, de sorte que l’entretien des espaces, équipements et infrastructures soit financé par les impôts locaux, et non par une taxe supplémentaire.

De plus, la demande des habitants s’est portée vers une résidentialisation plus grande : il s’agit de fermer les terrains en pied d’immeuble pour permettre son appropriation par les habitants, contrairement à l’indifférenciation d’espaces jusque-là ouverts à tous et à tout (ce qui posait d’importants problèmes de fonctionnement). Au lieu d’avoir un espace partagé par tous en cœur de maille, la commune va définir des limites de propriété. Chaque immeuble disposera d’un espace extérieur, plus vert et plus convivial, espace collectif mais privé. Les limites de ces parcelles sont encore en discussion, puisqu’il faut assurer à chaque immeuble un accès harmonieux à la voirie extérieure et aux équipements, une superficie équivalente, etc.

Faire de Hautepierre un quartier jardin

Pour le volet lien social du projet, il est proposé a création d’espaces partagés, qui pourraient prendre la forme de potagers collectifs.

Lors des concertations, il est apparu que les habitants tiennent à l’aspect vert de leur quartier. C’est même une de ses caractéristiques principales. Une des priorités sera donc de conserver et valoriser des espaces de flânerie et de détente en cœur de maille. Il est par exemple prévu de nouvelles aires de jeu et pelouses pour les enfants. Les espaces boisés seront maintenus, et des mesures environnementales seront promues (récupération dans eaux de pluie, limitation de l’utilisation des produits phytosanitaires...)

Rendre accessible Hautepierre en gardant les atouts d’un fonctionnement par mailles.

Contrairement à l’époque de fondation du quartier, on n’est plus dans une logique du tout-voiture. Actuellement, dès qu’on sort de la maille, il n’y a quasiment aucune place pour les piétons ou cyclistes, ce qui pose d’importants problèmes de sécurité.

Il s’agira donc d’une part de restreindre l’emprise des voitures (limitations de vitesse, installation de feux de circulation, mise en place d’une circulation à double sens, etc.), et d’autre part de réorganiser la voirie pour créer des pistes cyclables et des trottoirs.

Le projet prévoit par contre aussi d’atténuer les séparations entre les mailles, causées notamment par les voies de circulation. Au départ, il y avait des projets de souterrains et de passerelles, mais la recrudescence de la délinquance dans ces lieux périphériques a conduit à leur destruction. Un des buts de l’installation de feux de signalisation et de pistes cyclables est donc de favoriser la circulation (autre qu’automobile) entre les mailles.

Développer la qualité de l’habitat et diversifier les formes urbaines et les statuts d’occupation

Contrairement à la plupart des projets ANRU, celui de Hautepierre ne sera pas très destructeur (seulement 168 logements). Il y aura ponctuellement des démolitions et reconstructions, mais pas à grande échelle. Le bâti existant est de qualité, l’intérieur des logements aussi (notamment, la disposition des pièces convient toujours bien aux modes de vie contemporains).
Dans tous les cas, les destructions de logements sont toujours compensées par au moins le même nombre de logements construits dans un projet ANRU, mais cela pose souvent des problèmes de calendrier, de loyer, ou de localisation des relogements.

D’importants travaux de réhabilitations sont par contre prévus, notamment pour améliorer l’isolation sonore et thermique du bâti. Les parties communes seront aussi rénovées, pour essayer d’en faire des lieux, peut-être pas conviviaux, mais au moins plus sûrs qu’aujourd’hui.

De plus, environ 300 logements seront disponibles en accession à la propriété, afin de faire diminuer le taux de HLM dans le quartier

Renforcer la centralité du quartier et son développement économique en ouvrant Hautepierre sur Cronenbourg et les Poteries

La réalisation principale de cet axe est le prolongement de la ligne A du tram jusqu’à l’intérieur du quartier. Cela ne fait pas directement partie du projet ANRU (du point de vue des financements), mais c’était demandé depuis longtemps par les habitants et le point a été très discuté lors des réunions de concertation. Autour de cet arrêt va être aménagée la nouvelle place centrale du quartier, avec à proximité un pôle de services (bibliothèque, médiathèque, locaux associatifs, etc.), ainsi qu’une mosquée.

De nombreux locaux seront disponibles pour des commerces de proximité, dans l’idée de créer à la fois un dynamisme économique et un tissu social de quartier. On peut citer aussi la création d’une pépinière d’entreprises -la première de l’agglomération-, structure d’accueil et de soutien pour de jeunes créateurs d’entreprise. Les collectivités locales assurent hébergement, accompagnement, portage juridique et services, afin d’assurer la pérennité des jeunes entreprises sur un territoire donné. Au-delà de la mise à disposition d’une adresse et d’un parking, il s’agit surtout de mutualiser le secrétariat, les salles de réunion, la formation, voire même les conseillers fiscaux.

Le volet emploi n’est pas forcément très développé. Les projets ANRU ne cherchent pas à créer des emplois, l’action principale étant sur le cadre de vie. Il peut éventuellement y avoir des effets positifs sur l’emploi, si des commerces de proximité sont prévus. De même, l’urbanisme peut certes avoir des conséquences sur la délinquance, mais ne s’attaque pas de front au problème. Il est heureux que les projets de rénovation urbaine tendent à faire baisser la délinquance ou l’insécurité, mais cela ne fait pas partie des objectifs explicites des projets ANRU, d’autres programmes existant pour cela.

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